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Artisan orfèvre des mots Spécialisée en filigrane.

samedi 23 décembre 2017

Le combat du jour et de la nuit : Acte 4



On somnole... On somnole, et d'un coup l'électrochoc pour vous réveiller !

Encore un maire qui veut écrabouiller le peu de mixité que nous avons, sous le prétexte du respect de la femme dans l'espace public. Le maire de Rabat voudrait créer des bus roses pour soi-disant protéger les femmes. Début février c'était celui de Fès, un autre maire Pjdiste qui voulait séparer les espaces hommes/femmes dans les salons de coiffure et les spas.
A l’époque j’avais écrit un article publié au Huffington-post (voir le lien) qui m’a valu un harcèlement sur le net d’une rare violence. Ils ont cru m’avoir fait taire définitivement, mais comme dit si bien l’aphorisme de Nietzsche "ce qui ne tue pas nous rend plus fort". 
J’ai appris depuis à modérer mes propos, et à ne pas répondre aux insultes qui ne sont que le reflet de la haine de ceux qui les profèrent. J’ai appris également à mieux choisir mes batailles, mais je ne renoncerai jamais à celui de la mixité et de l’égalité entre hommes et femmes. Et il ne sera jamais question que je me taise pour ce sujet qui me tient particulièrement à cœur, et qui propose de faire reculer le peu de libertés, mises chaque jour un peu plus en péril.
Donc, je suis là pour dénoncer ce projet basé sur la discrimination. 
Au lieu d’éduquer nos sociétés et apprendre à ses hommes et femmes le respect l’un de l’autre, on voudrait les séparer, pour renforcer l’idée arrieriste que la femme n’est pas l’égale de l’homme, et qu’il faudrait la "protéger" dans des espaces confinés, afin de ne pas tenter l’homme… Et si on y réfléchit, cela revient en même à la renvoyer à son foyer, et à tous les gynécées, afin que l’espace public soit aux réservés aux hommes.
Alors oui, la femme se fait harceler dans tous les espaces publics y compris les transports en commun, mais la solution n’est pas de la confiner, mais de mieux éduquer la génération future au respect et aux idées d’égalité, et dans l’urgence du temps présent, la protéger par des lois répressives et par un système de surveillance.
Et par conséquent, je propose qu’on multiplie les caméras de surveillance, comme cela se fait pour la circulation actuellement, mais pour les côtés des passants et pour les espaces publics piétons. Et surtout, puisque tout sera filmé, qu’on appréhende les agresseurs et qu’on les juge. Que cela soit médiatisé aura déjà un impact dissuasif positif…
Quand au problème des bus, puisque c’est de cela qu’il est question, il suffirait que les maires obligent les sociétés avec lesquels ils ont des conventions de transport public, de se doter de systèmes vidéos de surveillance, comme cela se fait dans tous les pays développés.
La surveillance est notre fort généralement, c’est lorsqu’elle devrait protéger les citoyennes qu’elle fait défaut. Il est temps de penser sérieusement à des solutions pérennes, au lieu du bricolage qu’on nous propose à chaque fois.

Sur ce, je m'en vais créer une pétition dans ce sens sur Avaaz, afin de demander aux maires de nos villes d'obliger les sociétés de transport à doter les bus de caméras de surveillance. J'espère que vous serez nombreux à la signer et la partager. Je la remettrai à une associations qui défendent les droits des femmes, afin qu'elle ait le plus d'impact possible, et pour qu'elle la transmette à son tour au Ministère de l'Intérieur, et à qui de droit.

vendredi 22 décembre 2017

Vœux de Noël et de Fin d'Année


Je n’ai jamais cru au père Noël, mais je crois aux cadeaux, aux gâteaux, aux bonbons et chocolats. Surtout à l’After-eight, aux zestes d’orange enrobés de chocolat, et à tous les chocolats noirs. Je crois aux fleurs, aux sapins et aux décorations diverses qui embellissent les vitrines et les maisons. Je crois aux lampions qui donnent des airs de fêtes et scintillent de joie. Je crois aux sourires des enfants, et à leurs regards émerveillés par la magie des jouets et de tout ce qui brille.
Je n’ai jamais cru au père Noël, mais je crois aux valeurs des fêtes et des réunions familiales. Je crois que n’importe quel nom qui pourrait signifier l’esprit de rassemblement pour les gens devrait être célébré. Je crois à l’amitié, à l’affection et l’amour, et quand une circonstance peut les démontrer, ou au moins les mettre en avant, j’y crois fortement.
Je n’ai jamais cru au père noël ni ma famille non plus, mais mes parents nous emmenaient aux Nouvelles Galeries à Casablanca, et j’ai le souvenir de photos en noir et blanc avec la personne déguisée en père Noël. Sa barbe blanche était synonyme de sagesse et de bonté pour moi, de largesses et de friandises également. C’était une occasion pour s’habiller élégamment, se promener sur les boulevards et prendre des goûters gargantuesques. On allait également au cinéma, et pour un ticket on pouvait parfois voir deux films.
Je n’ai jamais cru au père Noël, mais je crois aux valeurs des inventaires que l’on fait en cette période. Je crois aux réflexions sur ce que l’on a déjà fait, et sur nos espoirs pour un futur meilleur. Je crois au destin, aux pardons, aux inventaires comptables et aux personnes qui soldent leurs dettes. Aux gens simples qui savent que l’emprunt qu’on leur a fait toute l’année, devra être réglé pour que l’on puisse tous continuer à commercer et à s’entraider. Je crois à la valeur des gens, à leur honnêteté, et leur affection dénuée d’un quelconque intérêt.
Je n’ai jamais cru au père Noël, mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, en prenant de l’âge, je commence à y croire. Depuis que mes enfants vivent dans des pays différents, et profitent de cette occasion pour venir et nous réunir à la maison, c’est pour moi c’est la plus belle fête au monde. Peu importe que ce soit la seule période de l’année où ils sont forcément en congés, j’ai envie de croire que c’est la magie de Noël qui les ramène. J’ai une ferme croyance pour la magie des retrouvailles, et pour la tendresse et l’amour qui nous unit.
Je crois au génie de la fête, à la diversité et la tolérance. Et je profite de cette circonstance pour dire à tous les esprits chagrins, ceux qui s’autoproclament vrais musulmans et donnent des leçons à ceux qui font la fête, que leur étroitesse d’esprit et de pensées les mène à une tristesse que je ne leur envie pas. Et je suis suffisamment magnanime et gonflée de béatitude pour leur souhaiter de s’ouvrir au monde, et de guérir de leurs complexes.
Je voudrais surtout à cette occasion souhaiter à tous mes amis, qu’ils soient Croyants ou pas, qu’ils pensent que le père noël existe ou en profitent juste pour s’amuser, qu’ils soient d’un pays ou d’un autre, un joyeux Noël et de très bonnes fêtes de fin d’année. Et j’ai une pensée particulière et spéciale pour tous ceux qui n’auront pas les cadeaux qu’ils espéraient, ne peuvent faire la fête comme ils l’auraient souhaité, sont loin de leurs aimés et de ceux avec qui ils auraient préféré passer cette période.
Alors à vous tous mes amis et ceux qui lisent ce texte : Mes Meilleurs Vœux pour un avenir radieux, 
Je vous souhaite de Très Joyeuses Fêtes !



vendredi 15 décembre 2017

Bribes d'une journée... peut-être pas comme toutes les autres




Il y a le ciel qui est redevenu implacablement bleu, le vent glacial, et le soleil qui me fait de l’œil, et auquel je cède jusqu’à brûler mon dos. Et il y a ce froid, qui est entré dans mes os pour les faire gémir et dans ma poitrine pour faire monter ma fièvre. Les moments de pluie sont toujours trop courts, le soulagement ne vient que lorsque l’on est à bout. Il laisse après son passage une faille, une fatigue du corps que les désagréments se plaisent à combler.
On se croit toujours, je ne dirais pas invincible... mais solide, au moins, et le plus petit microbe est capable de nous abattre.
On se croit encore jeune, et la vie s’arrange pour nous dire le contraire.
On croit que les gens seront fidèles à leurs promesses et serments, et ils nous déçoivent toujours… Mais ça c’est un sujet dont je ne veux pas parler pour le moment.
Rassurez-vous, je ne suis pas amère, juste réaliste. On dira que c’est l’avantage de l’âge, mais je ne veux pas de sa sagesse lénifiante. Je veux continuer à vivre en marge des idées tempérées, et croire qu’il y a de par le monde des personnes qui sont assez folles pour comprendre les nuances de ce que j’écris.

Je vis un de ces paradoxes… mais c’est le propre même de l’humain. N’est-il pas ?
J’ai cru en prenant des tisanes et du citron au miel que je pouvais soigner ma bronchite ! 
Hahaha ! J’ai bien fait rire mes bactéries aussi ! Elles se sont délectées du miel et des bonnes herbes pour croître et s’épanouir. Cette nuit, la fièvre est montée tant que j’ai cru que je planais sur Mars… Ce n’était pas pour me déplaire, finalement… C’était si désertique, que j’ai senti la chaleur qui me manquait. Bref, résultat de la course, j’ai filé ce matin à la pharmacie, malgré mon état lamentable, pour récupérer les antibio, cortico, antipyro… enfin toutes les drogues, très utiles, et extrêmement efficaces pour soigner ma poitrine. Alors à partir de maintenant, je redeviens pharmacienne… j’ai cru un moment que l’allopathie était juste mon gagne-pain…
Je vous le dis mes amis, une heure après avoir pris mon traitement, je respirais déjà mieux. Pourquoi on nous fait croire que la nature fait bien les choses ? Oui, parfois, mais elle a besoin de coups de pouce aussi. Et l’intelligence humaine a permis de perfectionner certains de ses attributs.

On revient de tout, je vous le dis ! Les contradictions sont notre lot quotidien. Exercer en tant que pharmacien ou médecin, prescrire des médicaments aux gens, et s’en passer pour soi-même, c’est comme être avocat ou juriste et croire que la loi ne nous concerne pas, ou bien faire de la finance et se soucier de l’humain… vous voyez les nuances ? A ce propos, ils me font bien rire ceux qui disent qu’ils font du commerce équitable, c’est juste le moyen de vendre plus cher leur trucs…
Bon, je redeviens amère. Mais vous me connaissez assez bien maintenant pour me pardonner. D’ailleurs, ce n’est pas moi qui parle, c’est la fièvre qui remonte…
Il est temps que je me remette sous la couverture que j’ai étendue ce matin sur mon mur, la vérité donne toujours froid aux pieds !

Si vous pouviez me voir, avec mon châle, mes quatre pull-overs et mon gros peignoir, vous exploseriez de rire, à me comparer avec ma photo de profil. J’ai pris 40 ans de plus, à cause d’un tout petit microbe… Qui a dit qu’on est toujours battus par plus petit que soi ?
Ou encore que l’âge ne compte pas ? Il compte mes amis, surtout quand on est fatigué…
La vie est belle malgré tout ! 🙏💝
Tiens ! je vais mettre avec ce texte une image pour compléter l'illusion 😉


mercredi 27 septembre 2017

Colère et tristesse



Ne réveillez jamais le fiel chez le poète, il peut souffler sa grogne et jeter des sorts ! Surtout lorsque des enfants sont usés et abusés!

Ma prose colérique est adressée à tous ceux qui volent l’enfance des petites filles, à ces pères, ces mères, à tous ces vautours qui confisquent l’enfance. À ceux qui obligent les petites filles à porter des voiles afin de mieux abuser d’elles, à ceux qui veulent les enfermer dans des carcans obscurantistes. Aux visages lugubres qui gribouillent des fatwas pour justifier l’atteinte aux libertés des femmes, et à ceux qui cherchent à tuer leur humanisme dans l’œuf. À ces serpents déguisés en hommes, et à ceux qui les suivent et les approuvent.
À tous ceux qui pervertissent le message divin.


Funeste limace qui pervertit l’enfance,
Et l’habille des atours de noces.
Funèbre rapace qui prend sa proie
Parmi les plus vulnérables choix.
Drapées de noir, couleur de désespoir
La haine a asséché vos veines.
Le cœur aussi sombre qu’une nuit d’encre
À l’image du pétrole qu’ils déversent,
Pour répandre leur doctrine,
Et acheter vos consciences.
Charbon d’âme et de corps,
Traîtres de la foi et de la loi,
Félons, qui voulez soumettre la femme et l’enfant.
Où trouvez-vous l’audace
De vous complaire dans vos perfides vues
Et d’affronter la lumière du jour ?
Où cherchez-vous le mal
Incarné, qui tue d’innocentes victimes ?
Suppôts de Satan !
Perverses sont vos intentions !
Bestiales vos prétentions !
Je porte la voix des poètes
Et de tous les humains qui respectent la vie.
Je l’élève haut et fort,
Pour vous transmettre cet ultime cri :
Chancres de la nuit,
Que le feu embrase vos entrailles
Et carbonise vos âmes.
Que l’enfer vous ablate,
Qu’il purifie le monde de vos minables machinations,
Et qu’il soit votre première et dernière destination !

jeudi 7 septembre 2017

Marocains, nous sommes multiculturels, pas schizophrènes !







 « J’ai écrit mon identité
A la face du vent
Et j’ai oublié d’écrire mon nom »
Cet aphorisme, qui donne la notion de l’identité, est du grand poète syrien Adonis dont je partage les idées.
Car qu’est-ce que l’identité, si ce n’est l’acceptation de ma nature humaine d’abord, avant toute autre considération. Qu’est-ce qu’un nom, sinon celui par lequel on m’a baptisé, et dont certains voudraient se servir pour m’enfermer dans une case culturelle.
En théorie, l’identité, par son côté philosophique, comporte trois notions : c’est d’abord la relation de tout individu à lui-même, son appartenance à un groupe, et enfin le degré de ressemblance des membres de ce groupe. En psychologie, c’est la représentation de soi que cet individu se fait, et comment le groupe le perçoit.
Dans la réalité c’est tout autre chose. Dans la vraie vie, on voudrait séparer les gens en groupes, en castes, par leur naissance, leur formation, ou leur culture. Et comme Adonis, je m’insurge et refuse cette séparation, en l’écrivant à la face du vent.
Certes, j’habite au Maroc, je suis Amazigho-Arabe de "souche", mais je suis également arabo-occidentale de culture. Et j’adore ces deux versants de ma nature. N’en déplaise à tous ceux qui veulent se replier, et s’enfermer dans le carcan d’une identité culturelle exclusive, moi je me meus avec aisance dans les deux, sans que cela n’induise un paradoxe. Mes deux cultures ne sont jamais en opposition, ils s’enrichissent et se multiplient l’une par l’autre, et forment mon être, ma véritable seule et unique identité.
Il n’y a aucune "schizophrénie" dans cet état de fait, puisque j’ai la liberté de choisir laquelle incarner, et que je l’applique consciemment à tout moment. Je ne me sens contrainte ni par l’une ni par l’autre, et peut m’émouvoir aussi bien d’une chanson d’Oum Kaltoum, de Abdelouahab Doukkali ou de Idir, que d’une chanson de Jacques Brel ou d’Aretha Franklin. Je peux lire Rubaiyat Al khayam et Naguib Mahfoud, comme j’adore partir à la recherche de tous les temps perdus, que ce soit celui de Marcel Proust, ou bien les œuvres de Marguerite Yourcenar.
Mon identité ne s’étend pas à un pays ou une région, elle est la liberté de me sentir entière dans chacune de ces deux cultures. Celle Amazigho-arabe qui m’a fait naître et qui m’a été offerte, et celle occidentale que j’ai acquise, que j’ai fait l’effort d’étudier et d’approfondir, et que j’assume entièrement.
Je ne me sens pas étrangère à cette dernière, je l’ai gagnée par mes études, mon travail et ma persévérance. Je ne la dois à personne. Une culture est un essaim de pollens portés par le vent, elle fleurit là où elle trouve un terrain favorable, là où elle est bien arrosée et entretenue. Comme je ne vois pas d’inconvénients à ce que d’autres s’approprient et développent celle de ma naissance. Cela a déjà été le cas par le passé, et peut continuer maintenant. J’aurais pu m’intéresser à la culture nippone, ou mexicaine, ça n’aurait rien changé, je serais dans l’acceptation de cette deuxième ou troisième culture.
L’identité s’écrit à la face du vent, comme a dit le poète, il a oublié d’écrire son nom, tant il se sent universel. Pour ma part, je déteste également les mots tels que fermeture, clôture, frontières et pensée unique… Ils me rendent claustrophobe.
Mon choix de m’approprier ces deux cultures est délibéré, et je hais le terme de Schizophrénie, qui s’est emparé de toutes les discussions, un tant soit peu "intellectuelles".
On est multiculturels, il faut l’admettre, une bonne fois pour toutes, afin d’éloigner ce spectre psychiatrique qui nous rendrait grands malades mentaux. On est multiculturels qu’on ait fait des études ou pas, qu’on le veuille ou non, et cela se voit tous les jours dans nos villes et nos campagnes. A des degrés divers, il est vrai, mais des nuances existent. Et chacun est libre de puiser dans l’une ou l’autre des cultures qu’il lui soit donné la chance de vivre ou d’étudier, ce qu’il pourra, mais également ce qui lui plaira. De créer son alchimie particulière, d’avoir une saveur unique, avec un bouquet riche, à l’image de notre bonne cuisine. Ainsi que de l’exporter et de la diffuser, en tout ce qu’elle a de bien et de positif.
On est multiculturels, c’est celle-là notre identité. Et plus vite on l’admettra, mieux on vivra bien, dans l’acceptation de soi-même d’abord, mais également dans l’adhésion et l’ouverture aux richesses des autres cultures du monde.



dimanche 3 septembre 2017

Contribution à l'histoire ?


Comme d’un robinet dont l’eau peut se réduire, sans jamais se tarir, l’histoire goutte sur le diaphane d’une vasque de peaux humaines.
Chaque goutte désaltère la peau, lui rend vie, dessine des cercles concentriques dont l’onde se propage en s’agrandissant sur la terre d’ancêtres lointains.
Est-ce utile de connaître son passé pour aller de l’avant… Pour comprendre ce que chaque fragment, chaque poussière de gènes a apporté dans la construction de tout un chacun.
Il y a l’acquis également, que les uns ou les autres des ancêtres, au fil du temps, ont gravé dans leurs cœurs et inscrits dans leurs âmes et sur leurs armures, et qui s’est perpétué à travers les siècles.
Il est indéniable qu'on ne pourra jamais connaître le passé, toute l'histoire...  Mais puisque nous sommes là, il y a d'autres genres de questionnements auxquels on pourrait réfléchir, qui peuvent être plus à notre portée, et qui s’avéreraient utiles au quotidien.
Puisque le propre de l’histoire est d’améliorer l’héritage du passé, de renforcer le socle, afin de bâtir un présent plus solide : peut-on apporter sa contribution à la lignée éclatée qui nous a donné vie, dans un pays, une région, un ou des continents, déjà riches et variés ?
Et si oui, sous quelle forme ?
C’est les questions que tout un chacun devrait se poser…

C’est mes questions du jour.

samedi 26 août 2017

Identité : مريم

C'est quoi une identité, sinon d'abord un prénom.
Ma première poésie en arabe. 
Autobiographique, elle ne déroge pas à la règle.
Vous trouverez une traduction en français en bas de la page.

مريم اسمي أنا
لا ميريم و لا ماري
اسمي كتب لي بالعربي
أحمله في أناملي و في عرقي
ورثه من أجدادي
أكتبه بحبر دمي
بالحروف العربية
و ترجمة أعجمية
لا أخجل أن أنطقه بلهجتي
بكل لغات ذاتي

أنا مريم، تلك التي لا تنام
إلا إذا أحست أنها تسكن
عبير أصلها و هويتها
التي لا تعرف كيف تنسج
من كثرت حروف لغة أمها
حلة تزهو ارتدائها
التي تكتب بلغة تعلمتها
تستطيع أن تعبر بفضلها
عن إحساسها
و كل مشاعرها

لا أخجل من هذا و داك
لا أريد أن أفقد أنفاسي
اللاتي يحملها قلبي و فٱدي
اللاتي رسمتها في جلدي
و في جلد أولادي
أنا مريم، و لست فقط مريم
أنا مسحة باطن اسم
ركزت على جبيني
،مريم
بكل العبارات التي تعني
Traduction en français                                                 
                     

Meriem est mon prénom
Ni Myriam ni Marie
Mon prénom m’a été assigné en arabe
Je le porte de mes empruntes jusqu’à mes veines
Je l’ai hérité de mes ancêtres
Je l’écris à l’encre de mon sang
Avec des lettres arabes
Et la traduction en latines
Je ne rougis pas de le prononcer en mon dialecte
Avec toutes les langues qui me composent

Je suis Meriem, celle qui ne sommeille
Que lorsqu’elle se sent habiter
La fragrance de ses origines et identités
Celle qui ne sait tisser
Des nombreuses lettres de sa langue maternelle
Un habit qui saurait la parer
Celle qui écrit avec une langue apprise
Dont la maîtrise lui permet d'exprimer
Son émotion
Et toutes ses sensations

Je ne rougis ni de l’un ni de l’autre
Je ne veux perdre le souffle
Qui remplit mon cœur et mon âme
Que j’ai transcrit sur ma peau
Et sur la peau des miens
Je suis Meriem, et pas juste Meriem
Je suis une variété de nuances d’un prénom
Ecrits sur mon front
Meriem,
Dans tout ce que cela signifie.

dimanche 20 août 2017

Un cri de coeur




🌻🌼🌷🌺🌹🏵️🌼
J’écrirai encore et encore pour la paix, pour l’amour et la fraternité. 

Je refuse de participer à ce procès où on a pris otage mon pays. Mon âme est sereine devant ces juges. Mon cœur est malade de tout ce qui se passe. Je suis consciente que certains de mes compatriotes ont pris de mauvais chemins, se sont perdus en cours de route, ont été endoctrinés, ont cédé à la facilité de croire que la vie ne vaut que s’ils la fauchaient… Mais les circonstances de vie, les déchirements qu’ils ressentent dans leurs esprits, la haine qu’on leur a inculquée, ne me représentent pas. 
Je vois les cris d’orfraie de tous ceux qui pensent qu’il faut nous mettre la tête au billot, juger l’ensemble du pays, généraliser, généraliser à outrance, encore et encore en parler, comme si le dire et le redire aller crever l’abcès… et régler d’une baguette magique nos problèmes.
Je suis de ceux qui sourient à la vie et qui œuvrent pour la réconciliation et la paix. Avec mes mots, avec mes attitudes, avec mes petits gestes quotidiens, je participe à transmettre les bonnes valeurs, à répandre l’amour, à la continuité de la Vie…
Je ris quand mon cœur veut pleurer. Je me fais ma propre idée de l’actualité. Je ne suis aucune mode. Aucun courant de pensées ne peut m’emporter dans les dédales empruntés par les faiseurs de l’information. Je ne renie ni ne dénigre personne. Et j’aime. J’aime au-delà de mes capacités la liberté, le courage et l’humanisme de ceux qui restent debout et dignes.
♥️♥️♥️

mardi 25 juillet 2017

Oeil sur une filiation



Elles étaient quatre générations de femmes à avoir franchi la porte de la pharmacie ce jour-là :
La grand-mère, un haïk bariolé autour d’un kmis, portait son foulard avec un petit nœud à l’arrière, quatre points devenus gris étaient le tatouage qu’elle avait entre les sourcils. Un œil mort, et l’autre éteint, elle s’était assise sur un des sièges visiteurs.
La mère, la soixante ou peu s’en faut, en djellaba et châle sur la tête, s’était avancée au comptoir. La cicatrice qui coupait la hauteur de son menton trahissait le tatouage camouflé, la génération qui était venue en ville, et s’était adaptée jusqu’à vouloir cacher ses origines.
La jeune femme, dans la fleur de l’âge, couverte de tête en cape d’un tchador noir. Des seuls yeux qu’on voyait, elle avait étreint le désespoir.
La petite fille, dans les dix ans, espiègle et souriante, alors qu’elle était la malade.

La jeune femme s’était échouée à côté de sa grand-mère, laissant sa fille courir dans tous les sens, pendant que sa mère payait les médicaments, et écoutait les explications qu’on lui livrait sur la façon de les administrer à sa petite-fille. Elle, silencieuse, ne prenait parti à rien, elle semblait perdue dans ses songes, n’être là que par acquit de conscience. Une génération mal lettrée, sacrifiée, les pieds entre deux horizons, et qui se laisse mener par la raison du plus fort.
De ces trois premières générations, on ne voyait plus que l’intense fatigue, mais la plus marquée, celle dont le front et les joues étaient barrés de profonds sillons, était la mère. Elle semblait harassée par le poids des responsabilités, elle prenait en charge toute sa famille, aussi bien son ascendance que sa descendance. Cependant, un reste de résistance et de courage la faisait tenir debout. Et on se désole qu’elle n’ait pu les transmettre à sa fille.
Trois femmes au destin différent, mais qui se ressemblaient dans l’épuisement qui faisait plier leurs épaules. Le temps les avait abîmées, jusqu’à ne laisser aucune brillance dans leurs pupilles. Leurs peaux, vieillies avant l’âge, dégageaient cette odeur âpre, acidulée, de celles qui se sont adonnées à toutes sortes de travaux pénibles.

Enfin, il y avait l’espoir dans ce tableau : celui d’une petite fille dont les yeux brillaient d’intelligence. Elle va à l’école et aime les découvertes. Et on se prend à lui souhaiter de meilleurs augures, que la lumière qui l’habite encore ne s’éteigne jamais, de rêver que son destin soit meilleur.
La petite fille s’appelle Hourya. Tout un symbole. Un prénom, que j’espère elle portera avec fierté. Un joli prénom qui revient à la mode.


(Pour mes amis francophones : Hourya en arabe veut dire liberté)


mercredi 28 juin 2017

Salutation océanique




Une salutation tendre et océanique mes très chers amis, fleurant les bouquets iodés que j’ai récoltés en ces jours de fête.

Le bruit des vagues a bercé ma jeunesse, les algues ont été mes déguisements d’enfant, lorsque nous cherchions à épicer nos moments de détente à la plage. Les châteaux que j’y ai construits sont encore présents, ma peau revêt encore l'écume de ces journées ensoleillées, pour peu que je ferme les yeux.
La mer est ma vraie nostalgie, depuis que je vis loin de ses embruns… Je l’évoque et m’y réfugie à chaque fois que la musique se fait dissonante, quand la partition du monde devient tumulte dysharmonique.

Je m'y réfugie, invoque les forces supérieures, et prie :
Que le bruissement de ses flots recouvre les voix discordantes,
Que ses fragiles moutons les couvrent d’amour et de paix,
Et que son sel, cautérise et guérisse les blessures infligées aux âmes innocentes.

❤️💖💝

mardi 27 juin 2017

Confidence : Ecrire...



Que serait l’écriture sans les changements d’humeurs, sans ces profondes altérations qui surviennent sans qu’on sache comment. Un mot, un geste, une image parfois, et nous voilà plongés dans les tumultes des vocables qui prennent les nuances qu’elles veulent. On ne sait même pas ce qui les provoque, ils se manifestent et chavirent votre barque. Vous aurez beau vous accrocher pour naviguer à contre-courant, la vague est tellement haute que pour la parer le mieux à faire est d’y plonger. La creuser, la décortiquer, jusqu’à faire surgir les mots qui vont la calmer. Le sublime s’écrit dans l’urgence, dans l’intensité du feu déroulant qui sort de l’inconscient. Mais ce n’est qu’une fois que la vague s’éloigne, qu’on peut aplanir le texte, qu’on peut y mettre la cohérence qui y sied. Et c’est rarement la première intention.


samedi 17 juin 2017

Poésie : Le gouffre au bord duquel je me tiens





Le vide,
Le mutisme
Le silence
La brûlure intense
Le manque
La cadence du temps
Le parfum de négligence qui flottait autour de moi
Le désenchantement ou le remord ?
L’éclaireur des chemins de sous-bois
Le tressaillement
Le prisme démultiplicateur
L’émoi du cœur
Le cœur qui a sa propre mémoire
Le bruit spacieux
Le décor diluvien
La fragrance persistante
Le sombre et flamboyant orage qui ne cesse jamais.


lundi 12 juin 2017

Fragment : Henry's mon amour, ma madeleine...


Ah, mon Henry’s !

Je l’ai retrouvé au détour d’une piste, la chaleur était stridente ce jour-là, la poussière avait recouvert mon pare-brise d’un film sablé.
Je m’étais arrêtée dans cette vieille épicerie de campagne, à l’entrée d’un village déserté de ses jeunes. Une barbe blanche, un turban jaune et des yeux qui vous sondaient l’âme, il m’a tendu cette boîte au design d’un autre temps. Un papier argenté vert et rouge, que les enfants d’aujourd’hui n’auraient jamais choisi. Et c’était comme si j’avais retrouvé un trésor enfoui sous une multitude de couches : mon identité, sous la forme d'un biscuit carré, aux bords dentelés.
Ma langue salivait déjà d’impatience, lorsque le vieillard, tout en bonté devant mon air avide, et mes yeux où des poussières d’étoiles avaient pris place, me proposa un verre du thé fumant qu’il venait de préparer pour se désaltérer. 
Le crépitement de douceur biscuitée, mélangé à la fraîcheur mentholée qui surgit sur mes papilles, humidifia mes rétines. Je ne voyais déjà plus, un voile de tendresse avait recouvert l'horizon quand je me suis retrouvée jeune, très jeune, pour mon goûter d’école. Grignotant les bords crénelés d’abord, les dentines, une après l’autre et me délectant de leur saveur de cannelle, de miel et de blé grillé, je m’attaquais ensuite au cœur, réservant les lettres gravées sur le biscuit pour la fin…
D’autres souvenirs refluèrent, ma sœur aînée qui était revenue de France lors de vacances universitaires, et qui nous avait appris cette recette qui consistait à les imbiber de café, à les placer en couches superposées de crème et les recouvrir de ganache, confectionnant ainsi mon gâteau d’anniversaire. Ma mère qui en achetait par grandes boîtes cartonnées, qu’elle cachait en haut du placard, et que l’on servait parfois aux invités qui arrivaient à l’improviste, sur un même plat contenant cornes de gazelle ou autres gâteaux confectionnés par elle.
Ce mélange me rappela aussi comment nous ne trouvions aucun paradoxe à mélanger ce moderne et ce traditionnel, que notre thé faisait passer à la perfection. Comment la richesse de l’un et de l’autre, revêtait alors notre peau, avait construit notre personnalité, nous avait confectionnés. Et que c’est en cela que réside notre simplicité, notre historicité.

Moi, trônant sur ce tabouret de cordes et de bois, avec cette odeur de terre sèche, ces herbes folles qui couraient les champs et celles qui pliaient sous l'air doux qui soufflait de temps à autre et caressait mes cheveux, sous le regard rieur et bienveillant du vieil épicier, j'étais déjà au paradis ce jour-là.


* Henry's est le nom d'une vieille marque de biscuits secs. L'équivalent de Petits Beurres en France.

mercredi 24 mai 2017

Plaidoirie pour mon innocence






En lettres de sang, j’écris ma consternation, ma condamnation et mon innocence. Je suis Manchester, Londres, Munich, Paris, Nice, Istanbul, Tunisie, Syrie, Bagdad, Indonésie, Casablanca, Marrakech et tant et tant de villes et de pays. Je suis tout ce que vous voudrez, si tant que vous ne me blâmez plus, que vous ne me mettez tout sur le dos.
Je suis cette mère de famille qui reçoit ces étrangers, amis de ses enfants, et qui se justifie et s'explique avant de s'éclipser pour faire ses prières, de crainte de les inquiéter. Je suis ce vieux musulman, résidant en France, qui rase les murs et baisse la tête quand il vient chercher sa pension d’ancien combattant. Je suis ce guide marocain qui rassure les touristes dès que l’Adaan se met à retentir. Je suis ces jeunes parents, habitant dans leur pays musulman pourtant, et qui donnent à leur enfant un prénom éloigné de leur culture, de peur qu'il n'ait à souffrir un jour d'ostracisme, qui seraient prêts à changer de nom, s'il le fallait, afin que leurs enfants ne soient victimes de racisme... 
Je me défends de pratiquer, ou de m’émouvoir de la solennité des prieurs pendant les tarawihs. Je trinque et fais semblant de boire pour montrer que je suis ouvert d’esprit. Je ris de toutes les mauvaises blagues sur ma religion, et me prétends non croyant. Je change même de croyance, alors que celle de ma naissance est inscrite sur mon visage.
Que dois-je faire pour vous satisfaire ? Pour vous faire taire ? Pour que vous ne fassiez plus l’amalgame ? Pour que vous arrêtiez de me critiquer ?
Je hais, encore plus que vous, tous ceux qui détournent ma religion, qui l’utilisent comme prétexte pour leurs crimes odieux. Ils ne sont pas moi, je les condamne et les voue aux géhennes, et à tous les enfers de toutes les religions. Je suis leur première cible, le nombre de mes coreligionnaires atteints de leur folie excède de très loin vos victimes. Ma voix s’enroue de cris et de pleurs pour toutes les victimes innocentes, les blessés et les traumatisés. Mon âme est en communion avec leur douleur, et celle de leurs familles et proches.
A l'encre indélébile, en lettres de feu, j’aimerais inscrire dans le ciel mon message de paix afin qu'il soit visible pour tous. Je tatouerais les mêmes sur ma peau découverte, si cela pouvait vous convaincre… 
Je n’ai pas honte d’être moi, mais de voir vos regards sceptiques et vos sursauts dès que je passe à côté de vous me donne envie de disparaître, de me terrer. Je suis né musulman, c’est inscrit dans mes gènes et mon sang, que j'offre régulièrement, et que je déverserais volontiers si cela pouvait vous consoler, vous soulager au moins… 
J'allume une bougie pour la paix et me brûle les doigts pour sentir votre douleur... Que puis-je faire de plus ?

jeudi 18 mai 2017

Chronique : L'attente


Le soleil décline sur la journée fade. Les lambeaux de nuées s’étirent, déchiquetés par le vent frais qui ne cesse de souffler. La grisaille envahit le paysage dans le spacieux bruit des arbres qui s’agitent en s’ébrouant. Ils sont là, à guetter de nouveau, à attendre un destin qui ne vient pas. Une campagne et une montagne désertées où même le babillement de leurs nourrissons ne les émeut plus. Le gouffre s’agrandit à mesure que le noir absorbe le blanc. Rampant à travers champs, des herbes folles tournoient, déportées au gré des directions qu’on leur impose. Un vide immense, sidéral, pèse de tout son poids sur le lieu.
Ils sont les parents de ces enfants dont le regard brûle par l'innocence, et par l'incertitude sur leur avenir. Assis ou accroupis, la trentaine à peine dépassée, ils sont déjà décrépis, rabougris, perclus de rhumatismes. L'humidité à rongé leurs articulations. Leurs muscles se sont noués, ankylosés à force de se faire petits, également. Fatigués du matin au soir, à ne rien faire, à n’avoir rien à faire, sauf attendre. 
Parfois ils se mettent debout et commencent à marcher, le claquement, le gémissement de leurs os rappelle celui des vieilles charnières de leurs étables, vides aussi. À pied ou à dos de camionnettes, ils vont d’un village à l’autre, d’un champ d’olive à celui de pastèques, pour chercher le travail saisonnier qui leur donnera de quoi revenir pour dépanner un temps. Certains s’installent en ville, ils se tassent à vingt dans une case en tôle, en périphérie, pour s’abriter des loups de la nuit. Ils sont alors de tous les marchés et de tous les petits travaux qu’on veut bien leur confier. Porteurs un jour, maçons le lendemain, éternels journaliers, ils finissent par apprendre une douzaine de talents, sans maîtrise, sans qu’aucun ne leur serve de métier.
De leurs regards, pleins de regrets pour l’obligation de quitter leurs régions, pleins de nostalgie pour leur femme et enfants, coulent des rivières de désolations. Et toujours cette colère sombre qu’ils enfouissent profondément dans leurs cœurs, une irritation traître, une aigreur qui ressemble à celle d’avant un repas qui tarde, lorsque la faim commence à tenailler les ventres. Ils seraient prêts à en découdre s’ils savaient avec qui, leur impuissance fait si mal que leurs lèvres restent closes, par peur de la laisser exploser.
Le soir arrive et tombe sur cette frustration. Quelques étoiles s’allument, puis s’éteignent en se glissant derrière les nuages, une coulée qui dégouline dans l’horizon. La nuit s’installe sans être invitée. Elle prend ses aises et envahit l’espace, obturant les dernières lueurs du coucher qui s’attardaient. Une nuit d’encre, d’attente et de mauvais sommeil.
Aux premières lumières de l’aube, ils sont de nouveau là. Si seulement ils trouvaient de quoi s’occuper pour remplir leurs journées, de quoi oublier un temps leur condition. L’attente les tue. Oisifs sans le vouloir, on les reconnaît facilement : fagotés d’une djellaba rayée en laine brute pour les abriter des intempéries, un ballot pour sac de voyage, ils s’assoient pour attendre en bordure des routes et des chemins passants.
De très loin, de la capitale, on ne les distingue pas l’un de l’autre, des pauvres, des miséreux, ils sont aussi nombreux que les grains de poussière incrustés sur leurs vêtements. Mais eux les voient maintenant, ils les observent et attendent qu’on vienne leur porter secours. Leur regard devrait fondre cette armure, leur patience vient à bout. Ils sont les oubliés de notre pays, ceux que tous les organismes sociaux, aussi bien nationaux qu’internationaux, pointent du doigt. Ceux que l'empreinte de ce doigt, brûle la peau.