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Artisan orfèvre des mots Spécialisée en filigrane.

dimanche 1 mars 2020

Le temps de se défroisser



Au champ des oiseaux sauvages
Les mots sont en jachère
Leurs fenêtres sont ouvertes
Sur la nuit
Parfois,
Entre les averses que l’été a quêtées
De vieilles roses jaillissent
Elles sont silencieuses
Et s’empressent de s’éclipser
Juste le temps de se défroisser.

mercredi 12 février 2020

J'écris de l'abyme



J’écris de l’abyme
Des eaux dormantes au ciel

Les mots sont ma résistance
Ils semblent réduire la distance

Ils remplissent le devoir qui leur échoit
Entre eux et le vide
Je me tiens,
Au seuil du crépuscule
À la croisée des fils blancs et noirs

Je les regarde s’empiler
Je fais silence
Et mesure parfois leur impudence

J’écris longuement
Enveloppant mes phrases de coudées lettrées
Qui exhaussent

J’écris pour qu’ils m’agrippent
Qu’ils m’extirpent

J’écris la fatigue
Et son langage tremblant
Sur le fil
Bordant le néant

Je parle d’apesanteur
Il en faut pour résister
À la charge d’exister

Je décris la profondeur
Des intervalles
Oscillatoires
Constellées de vertige

J’écris ce vertige qui me choit
Jusqu’à taire l’éphémère

Jusqu’à l’estompe
Je dis les maladresses
Je défais mes tresses
Je décante
Le secret des langues

Je dis la patience
J’écris le réveil
Sur l’arche blanche

Je dis l’amour et ses courbures
Le feu
Qui désaltère
Les écorchures

L’ombre de jours
En prime
Qui s’étale
Et me comprime.


mardi 14 janvier 2020

Par les soleils d'hiver


Par les soleils d’hiver
Submergés de pluie
Par les ailes perpétuelles
Et l’aube des ultimes chemins
Par le mot premier
Et le beau entier
Je m’affranchis des derniers remparts
Je m’étends et m’égare
J’éternise mon regard.


Dans "Cycle amour, nature et écritures"

samedi 4 janvier 2020

Voici un reste de parfum



Voici un reste de parfum
Pour que demain soit tendre
C’est à l’aune des penchants
Que se mesure le chemin
Je ne garde rien
Mon rêve est pierre blanche
Inondée de clarté
Au souffle déplié
Sur la vastitude du monde
Il est nourri de mots légers
Que l’on pose sur le seuil du matin
Des gouttes odorantes
Ponctuent la distance
Ici le silence est artisan de mes vers
Il frissonne sobrement
Dans l’atmosphère
D’années closes
J’ai gardé la fraîcheur sentimentale
Demain est au tournant égaré
Au cœur de l’attente
Un printemps de plaines aux arômes exquises
Voici son bouquet de mémoire essentielle
Un signe fidèle au serment échangé
Un éternel messager.

Dans : "Cycle amour, nature et écritures"