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Artisan orfèvre des mots Spécialisée en filigrane.

mercredi 27 septembre 2017

Colère et tristesse



Ne réveillez jamais le fiel chez le poète, il peut souffler sa grogne et jeter des sorts ! Surtout lorsque des enfants sont usés et abusés!

Ma prose colérique est adressée à tous ceux qui volent l’enfance des petites filles, à ces pères, ces mères, à tous ces vautours qui confisquent l’enfance. À ceux qui obligent les petites filles à porter des voiles afin de mieux abuser d’elles, à ceux qui veulent les enfermer dans des carcans obscurantistes. Aux visages lugubres qui gribouillent des fatwas pour justifier l’atteinte aux libertés des femmes, et à ceux qui cherchent à tuer leur humanisme dans l’œuf. À ces serpents déguisés en hommes, et à ceux qui les suivent et les approuvent.
À tous ceux qui pervertissent le message divin.


Funeste limace qui pervertit l’enfance,
Et l’habille des atours de noces.
Funèbre rapace qui prend sa proie
Parmi les plus vulnérables choix.
Drapées de noir, couleur de désespoir
La haine a asséché vos veines.
Le cœur aussi sombre qu’une nuit d’encre
À l’image du pétrole qu’ils déversent,
Pour répandre leur doctrine,
Et acheter vos consciences.
Charbon d’âme et de corps,
Traîtres de la foi et de la loi,
Félons, qui voulez soumettre la femme et l’enfant.
Où trouvez-vous l’audace
De vous complaire dans vos perfides vues
Et d’affronter la lumière du jour ?
Où cherchez-vous le mal
Incarné, qui tue d’innocentes victimes ?
Suppôts de Satan !
Perverses sont vos intentions !
Bestiales vos prétentions !
Je porte la voix des poètes
Et de tous les humains qui respectent la vie.
Je l’élève haut et fort,
Pour vous transmettre cet ultime cri :
Chancres de la nuit,
Que le feu embrase vos entrailles
Et carbonise vos âmes.
Que l’enfer vous ablate,
Qu’il purifie le monde de vos minables machinations,
Et qu’il soit votre première et dernière destination !

jeudi 7 septembre 2017

Marocains, nous sommes multiculturels, pas schizophrènes !







 « J’ai écrit mon identité
A la face du vent
Et j’ai oublié d’écrire mon nom »
Cet aphorisme, qui donne la notion de l’identité, est du grand poète syrien Adonis dont je partage les idées.
Car qu’est-ce que l’identité, si ce n’est l’acceptation de ma nature humaine d’abord, avant toute autre considération. Qu’est-ce qu’un nom, sinon celui par lequel on m’a baptisé, et dont certains voudraient se servir pour m’enfermer dans une case culturelle.
En théorie, l’identité, par son côté philosophique, comporte trois notions : c’est d’abord la relation de tout individu à lui-même, son appartenance à un groupe, et enfin le degré de ressemblance des membres de ce groupe. En psychologie, c’est la représentation de soi que cet individu se fait, et comment le groupe le perçoit.
Dans la réalité c’est tout autre chose. Dans la vraie vie, on voudrait séparer les gens en groupes, en castes, par leur naissance, leur formation, ou leur culture. Et comme Adonis, je m’insurge et refuse cette séparation, en l’écrivant à la face du vent.
Certes, j’habite au Maroc, je suis Amazigho-Arabe de "souche", mais je suis également arabo-occidentale de culture. Et j’adore ces deux versants de ma nature. N’en déplaise à tous ceux qui veulent se replier, et s’enfermer dans le carcan d’une identité culturelle exclusive, moi je me meus avec aisance dans les deux, sans que cela n’induise un paradoxe. Mes deux cultures ne sont jamais en opposition, ils s’enrichissent et se multiplient l’une par l’autre, et forment mon être, ma véritable seule et unique identité.
Il n’y a aucune "schizophrénie" dans cet état de fait, puisque j’ai la liberté de choisir laquelle incarner, et que je l’applique consciemment à tout moment. Je ne me sens contrainte ni par l’une ni par l’autre, et peut m’émouvoir aussi bien d’une chanson d’Oum Kaltoum, de Abdelouahab Doukkali ou de Idir, que d’une chanson de Jacques Brel ou d’Aretha Franklin. Je peux lire Rubaiyat Al khayam et Naguib Mahfoud, comme j’adore partir à la recherche de tous les temps perdus, que ce soit celui de Marcel Proust, ou bien les œuvres de Marguerite Yourcenar.
Mon identité ne s’étend pas à un pays ou une région, elle est la liberté de me sentir entière dans chacune de ces deux cultures. Celle Amazigho-arabe qui m’a fait naître et qui m’a été offerte, et celle occidentale que j’ai acquise, que j’ai fait l’effort d’étudier et d’approfondir, et que j’assume entièrement.
Je ne me sens pas étrangère à cette dernière, je l’ai gagnée par mes études, mon travail et ma persévérance. Je ne la dois à personne. Une culture est un essaim de pollens portés par le vent, elle fleurit là où elle trouve un terrain favorable, là où elle est bien arrosée et entretenue. Comme je ne vois pas d’inconvénients à ce que d’autres s’approprient et développent celle de ma naissance. Cela a déjà été le cas par le passé, et peut continuer maintenant. J’aurais pu m’intéresser à la culture nippone, ou mexicaine, ça n’aurait rien changé, je serais dans l’acceptation de cette deuxième ou troisième culture.
L’identité s’écrit à la face du vent, comme a dit le poète, il a oublié d’écrire son nom, tant il se sent universel. Pour ma part, je déteste également les mots tels que fermeture, clôture, frontières et pensée unique… Ils me rendent claustrophobe.
Mon choix de m’approprier ces deux cultures est délibéré, et je hais le terme de Schizophrénie, qui s’est emparé de toutes les discussions, un tant soit peu "intellectuelles".
On est multiculturels, il faut l’admettre, une bonne fois pour toutes, afin d’éloigner ce spectre psychiatrique qui nous rendrait grands malades mentaux. On est multiculturels qu’on ait fait des études ou pas, qu’on le veuille ou non, et cela se voit tous les jours dans nos villes et nos campagnes. A des degrés divers, il est vrai, mais des nuances existent. Et chacun est libre de puiser dans l’une ou l’autre des cultures qu’il lui soit donné la chance de vivre ou d’étudier, ce qu’il pourra, mais également ce qui lui plaira. De créer son alchimie particulière, d’avoir une saveur unique, avec un bouquet riche, à l’image de notre bonne cuisine. Ainsi que de l’exporter et de la diffuser, en tout ce qu’elle a de bien et de positif.
On est multiculturels, c’est celle-là notre identité. Et plus vite on l’admettra, mieux on vivra bien, dans l’acceptation de soi-même d’abord, mais également dans l’adhésion et l’ouverture aux richesses des autres cultures du monde.



dimanche 3 septembre 2017

Contribution à l'histoire ?


Comme d’un robinet dont l’eau peut se réduire, sans jamais se tarir, l’histoire goutte sur le diaphane d’une vasque de peaux humaines.
Chaque goutte désaltère la peau, lui rend vie, dessine des cercles concentriques dont l’onde se propage en s’agrandissant sur la terre d’ancêtres lointains.
Est-ce utile de connaître son passé pour aller de l’avant… Pour comprendre ce que chaque fragment, chaque poussière de gènes a apporté dans la construction de tout un chacun.
Il y a l’acquis également, que les uns ou les autres des ancêtres, au fil du temps, ont gravé dans leurs cœurs et inscrits dans leurs âmes et sur leurs armures, et qui s’est perpétué à travers les siècles.
Il est indéniable qu'on ne pourra jamais connaître le passé, toute l'histoire...  Mais puisque nous sommes là, il y a d'autres genres de questionnements auxquels on pourrait réfléchir, qui peuvent être plus à notre portée, et qui s’avéreraient utiles au quotidien.
Puisque le propre de l’histoire est d’améliorer l’héritage du passé, de renforcer le socle, afin de bâtir un présent plus solide : peut-on apporter sa contribution à la lignée éclatée qui nous a donné vie, dans un pays, une région, un ou des continents, déjà riches et variés ?
Et si oui, sous quelle forme ?
C’est les questions que tout un chacun devrait se poser…

C’est mes questions du jour.