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jeudi 2 février 2017

Chronique et lien de la Tribune publiée : Le combat du jour et de la nuit



Article du 2 février 2017 // 


C’était un beau matin de février. Le jour était sorti vainqueur de sa bataille avec les derniers limbes de l’obscurité, le soleil commençait même à faire reculer la froideur et le gel de l’enfermement sur nous-mêmes. Un matin d’espoir et de nouveaux projets, jusqu’à ce que j’allume la radio et que j’écoute les informations : le conseil de la ville de Fès avait décidé d’interdire la mixité dans tous les Spas et salons de beauté. Et c’est là que j’ai arrêté de boire mon café.
Une seconde de réflexion et voilà mon esprit en train de galoper : je ne pourrais pas faire le sport avec mes amis et mon coach, je ne pourrais pas me faire couper les cheveux par mon coiffeur préféré… puis viendra le moment où je ne pourrais pas monter dans un taxi conduit par un homme, où il y aura une séparation dans les bus, où les cafés et restaurants auront des salles pour femmes et d’autres pour hommes, où je serais obligée d’inscrire mes enfants dans deux écoles différentes… Et la plage ? Et la piscine ?
Une impression de déjà-vu se dégage de tout ça, pourtant je ne rêve pas, me dis-je. Des choses lues dans la littérature sur les sombres siècles ? Une imitation de traditions et cultures rétrogrades un peu lointaines ?
Mais j’y pense : Et le cinéma, le théâtre, ainsi que tous les spectacles ? Ils auront des séances différentes pour chacun des sexes… Oups ! j’ai dit sexe... on va me guillotiner...



Je crois que je vais arrêter de boire le café, c’est une boisson masculine qui me donne des idées perverses.



Hésitations sur cet article le 3 Février 2017

Cette tribune a récolté des vues que je n’aurais pas imaginées possibles après moins de 24 heures. Elle était censée être un clin d’œil amusant, une satire. Utiliser la dérision pour dénoncer les dysfonctionnements de notre société, je m’y suis mise en scène comme un clown sans nez rouge. Elle a pris trop de proportions, c’est dire le malaise qui règne et le besoin des gens pour l’exprimer. Elle ne représente plus l’actualité en cette fin de journée, les nuances du communiqué officiel m'ont poussé à écrire une mise à jour. Elle est sous forme d'un article que j'ai publié sur le Huffington post.
Merci à tous ceux qui me lisent. Je vous laisse l’image néanmoins, c’est une citation que je trouve très belle, et qui est tout à fait représentative de mon état d’esprit.



Mise à jour le 3 Février 2017 dans l'après-midi: Voilà le lien de l'article que je viens de faire publier par le Huffington post et qui parle de ce sujet:

http://www.huffpostmaghreb.com/meriem-h-hamou/le-marocain-un-citoyen-de-seconde-zone-dans-son-propre-pays_b_14596464.html